Le jour où Albert nous a quittés, RIP Albert, et ne reviens jamais !

Depuis mardi dernier-dernier (fais le calcul, mon petit), j'ai la confirmation que je n'ai plus de tumeur, plus aucune trace à la mammo (mais ça, à mon jeune âge, ce n'est pas vraiment fiable) ni à l'écho (voilà qui est plus parlant) et encore moins à la palpation (oui, encore moins que "plus aucune trace" c'est possible dans mon monde) (tais-toi et lis, c'est moi qui raconte).

Toi aussi fais une danse de la victoire !

Donc, jeudi matin, me voilà partie pour mon rendez-vous avec Mister T. Il me demande comment s'est passée ma dernière cure : oh ben écoute, Gary, j'ai été malade comme un chien, j'ai eu un malaise avec perte de connaissance au milieu de la nuit, je me suis pété la tronche, les dents et les lèvres sur le rebord de la douche, j'ai été hospitalisée car en deshydratation, mais sinon la routine (je lui ai raconté ça comme je te le dis) (plus d'impact).

Alors là, mon cancéro préféré me lance un regard à dégrafer mon soutif... attends, non, je m'égare, d'abord il consulte son ordinateur, l'air préoccupé. Il me demande si je suis quand même contente du résultat parce que bon, la tumeur a disparu. Oui, oui, que je lui dis, mais encore 3 cures comme ça, ça va pas être possible, mon grand, que je rajoute (sans "mon grand" parce que j'essaie de le rallier à ma cause, là)?

Oui, c'est un post à gif animés

C'est vrai que je ne souriais pas vraiment, je voulais marquer le coup, tu vois (j'ai hésité à prendre les chaînes pour m'attacher à son bureau jusqu'à ce qu'il baisse les doses). Mais bon, c'est pas de sa faute non plus, sauf s'il avait décidé de ne rien changer. Là j'aurais pu me mettre très très très en colère.

Mais, Mister T. m'adorant, il a décidé de carrément changer tout le protocole. On passe donc à un produit plus léger, sans ce genre d'effets indésirables de ouf malade, par contre c'est une fois par semaine pour l'injection. On part sur 3 semaines et on avisera à l'issue de ça si on poursuit ou pas. Et oui, il a dit "ce ne sera peut-être pas la peine d'aller au bout, mais maintenant qu'on tient bien la maladie, faudrait pas déconner" (oui, on parle assez librement Mister T. et moi, il dit "déconner" et moi je dis "merde" et on se comprend) (une sorte d'osmose médicolinguistique entre lui et moi).

Je n'ai peut-être pas encore gagné la guerre, mais j'ai gagné une bataille !

Il a donc appelé le cancéro qui gère la chimio (ce serait trop simple si tout était géré par la même personne, tu penses) et a dit que comme j'étais en "réponse totale" (toi aussi apprends une nouvelle expression cancérologique) on adaptait le traitement. J'étais joie, enfin pas trop quand même, j'attendais de voir si c'est vraiment moins hard avant de lui offrir une danse de la joie. (une danse de la joie, j'ai dit, pas une lapdance) (c'est pas moi qui ai dit ça, DH, c'est un des lecteurs !!!!) (merci, tu me mets dans la merde avec tes remarques déplacées...).

Donc, une minute de silence pour Albert qui est retourné au centre d'entraînement des nodules cancéreux, la queue entre les jambes. J'ai fait en sorte qu'il ne puisse plus emmerder personne, d'ailleurs. En plus, Mister T. m'a bien confirmé que l'Herceptin (le médicament magique auquel je suis très réceptive et qui m'a sauvé le nichon droit) réduisait considérablement les risques de récidive... Bon je vais être surveillée de très près pendant 2 ans, de toute façon, mais voilà, tout ça c'est over positif !

Ça me donne envie de danser comme Raiponce. Mais je n'ai plus de cheveux alors je vais pas pouvoir, pffff...

À l'heure où je t'écris ces mots, je suis à J+5 du nouveau protocole alors je vais répéter ce que j'ai dit que Facebook l'autre jour : croise tes poils de cul pour que je le vive bien jusqu'au bout (et ne me fais pas le coup du "j'ai pas de poil au cul", tout le monde a des poils au cul) (c'est juste que les personnes civilisées n'ont pas pour habitude de parler de leurs poils de cul) (mais tu auras compris depuis le temps que je ne suis pas civilisée)