Le jour où tu découvres une semaine post-chimio avec moi

Si tu lis ce blog et que tu penses toujours que le cancer ressemble à ça :

Miam, ça me donne faim...

Eh bien je ne peux plus rien pour toi. Mais en vrai, rappelle-toi que le cancer et tout ce qui va avec, ça ressemble plus à ça :

Et encore je suis sympa, j'en ai choisi un choupinet

Donc, une semaine post-chimio, ça peut ressembler à ça si on prend celle qui a suivi ma 3° cure (et qui est la pire des 3) : 

=> Injection le vendredi matin

Contrairement à la première fois où je me suis enflammée du bulbe et où je me trouvais en forme et où j'ai fait la gueudin, maintenant je me repose, quoiqu'il arrive. Donc repos. Mais repos sympathoche où je peux quand même rester assise dans le lit / sur ma chaise longue, avec mon ordi, papoter tout ça.

=> Mardi

La fatigue me tombe dessus comme la massue de Laura sur Nicky...

Moi aussi, ça me donne envie de regarder un épisode !

2h du matin, je me lève complètement stone avec un mal de bide tellement intense que je finis par tomber dans les pommes. Mais pas le petit malaise élégant où je défaille dans les bras d'un beau gosse, non. Plutôt le genre où je tombe en avant, la tête la première, et où je n'ai pas le réflexe de mettre les mains parce que je suis déjà ailleurs et que je m'éclate les lèvres/les dents/la tête. Oui, ça c'est plus proche de la réalité.

Je me suis donc retrouvée avec la bouche d'Angélina Jolie, sans passer par la case chirurgie esthétique. Une bouche de suceuse, comme on me l'a fait remarquer. 

Sauf que vu comme je douillais, il n'était pas question de sucer quoi que ce soit... (tu ne voulais pas en savoir autant ? Allez, arrête de faire ta prude, tu te doutes quand même bien que la semaine qui suit la chimio je ne suis pas opé de toute façon) (DH est obligé de s'auto-sucer et se retrouver aux urgences le dos coincé et la bite dans la bouche) (<= c'est pas moi qui le dis c'est un SMS de lui)

DH, fais pas ton outré, je t'avais prévenu que ça finirait sur le blog...

Heureusement, mon paternel m'a trouvée par terre quand je revenais à moi, j'avais même pas pensé à aller la lumière en allant à la salle de bain, j'aurais pu rester là jusqu'au matin mais il paraît que le bruit de ma chute a été assez spectaculaire donc y'en a au moins un qui a une ouïe pas trop dégueulasse dans le coin. (ce qui devrait faire marrer mes proches qui savent que mon père est sourd comme un pot d'une oreille) (ça en dit long sur le reste de la famille)

Les pompiers débarquent vers 4h, je n'ai absolument pas la tête à mater mais je peux quand même dire que celui qui avait l'air d'être en charge de l'équipe était tout à fait... Graou... (j'étais agonisante mais pas aveugle, diantre) Mais vu qu'on parlait de mes problèmes digestifs, encore une fois, mon capital glamour était en négatif. Je me vengerai un jour, Albert, tu entends ?

Parce que !

Bref, je passe un peu plus de 24h à l'hôpital avec une perf et des calmants. Là, au court de ma 1° nuit entière sur place, une dame d'environ 70 ans est amenée dans le lit à côté du mien, et elle s'appelle... Madame Soleil. Sérieux, ça ne s'invente pas. Et j'ai résisté, oui, j'ai résisté : je n'ai fait aucune blague vaseuse. Par contre les infirmières n'ont pas eu ma force de caractère. Ce qui m'a bien étonnée c'est que tout le monde a fait des blagues sur le temps, mais aucune sur la voyante... Bizarre, non ?

Jeudi / Vendredi / Samedi => je végète avec à peine la force de me lever.

Dimanche => enfin je peux commencer à manger "normalement".

Lundi => Je peux me lever et m'installer sur ma chaise longue au salon, au grand bonheur de mes parents à qui mes commentaires éclairées sur ce qu'ils regardent à la télé avaient bien manqué (mais si)

Alors tu vois, si c'était aussi doux qu'un cupcake, ça se saurait ! Ce qui m'a bien pété les burnes (que je n'ai pas), c'est que la 2° cure était presque passée comme une lettre à la poste (ce qui, en fait, n'est pas très positif si on regarde bien parce que la Poste chie pas mal dans la colle) (il faudrait vraiment trouver une nouvelle expression) Donc j'ai l'impression que les doses ont été remontées mais non, après vérification, ce n'est pas le cas. (en même temps, si c'était le cas, ils ne me l'avoueraient sûrement pas)

Prochaine étape la semaine prochaine avec la mammo et l'échographie pour vérifier où en est Albert. À la palpation il n'est plus là mais bon, on va voir ce qu'il en est. Quoi qu'il en soit, je vais m'enchaîner au bureau du cancéro au prochain rdv avant la 4° cure, non pas pour jouer à 50 shades of Mister T. mais pour qu'il se démerde à faire en sorte que je ne sois pas bonne pour la casse après la prochaine cure. Fuck maintenant ! Je ne ressors pas de son bureau sans une solution.

Ah oui, j'oubliais : JE VEUX DES CHEVEUX !!!!!!! Tu vois, je sature, j'ai déjà fait la moitié mais j'ai surtout hâte d'être en octobre où je serai vraiment débarrassée de la chimio qui est, comme on dit dans le jargon "a pain in the ass".